Politique

Bien que la feuille de route, qui trace la phase de transition, n’ait atteint aucun de ses objectifs, la course à la présidentielle égyptienne semble être lancée et bien lancée. Cependant, la majorité des observateurs, tant égyptiens qu’internationaux, estiment, qu’au cas où le ministre de la Défense, Abdel Fatah al-Sissi, se présentait à la présidentielle, les résultats des élections seront d’office tranchées en se faveur, compte tenu de la grande popularité dont il jouit dans le pays du Nil, depuis juin dernier. N’a-t-il pas en effet, récolté, à ce jour, presque 8 millions de signatures en sa faveur ? Nous y reviendrons. 

Cinq noms de personnalités qui semblent être en lice à la présidentielle, se détachent aujourd’hui, bien que quatre parmi eux aient d’ores et déjà, annoncé leur intention de se retirer de la course à la présidentielle, au cas où le général Abdelfattah al-Sissi présentait sa candidature. Les cinq candidats pratiquement en lice, pour la prochaine présidentielle égyptienne, sont : 

1 / Le Général Ahmed Chafik, candidat malheureux aux dernières élections présidentielles face à Morsi. Ahmed Chafik est né le 25 novembre 1941 au Caire. Il a le titre de  Général d’aviation, mais il est aussi, un homme politique, puisqu’il a été Premier ministre, du 31 janvier au 3 mars 2011.

2 / Hamdine Sabahi, leader du Courant Populaire, constitué sous forme de parti politique appelé : « Karama ». C’est un parti d’obédience nassérienne, ayant obtenu plus de cinq millions de voix, aux dernières élections présidentielles. Né le 5 Juillet 1954,  Hamdine Sabahi est à la fois, politicien, journaliste et poète. 

3 / Le Général Sami Annan, devenu vice-président du Conseil suprême des Forces armées, après la démission de Moubarak. Né en 1948, le Général Sami Annan est un lieutenant-général des forces armées égyptiennes. Il était en effet, le vice-président du Conseil suprême des forces armées, entre le 11 février 2011, date de la démission de Hosni Moubarak et de son vice-président Omar Souleiman et, le 30 juin 2012, date de l'investiture du président Mohamed Morsi. Il était donc, lors de cette période, le vice-chef de l'État égyptien, par intérim. On incombe généralement, au général Sami Annan, la responsabilité  d’avoir remis le pays aux frères musulmans, ce qui constitue à la fois, un handicap et un atout, au cas où les Frères Musulmans ne présentaient pas un candidat, sous une forme ou une autre, aux prochaines élections présidentielles égyptiennes.

4 / Abdel Moneim Aboul Fotouh Abdel Hady, leader du parti de l’Égypte Forte, qui a  été le seul leader politique laïc ( ?), à formuler de vives critiques, à l’encontre du régime actuel, le considérant comme un régime issu d’un coup d’État. Abdel Moneim Aboul Fotouh est un médecin, syndicaliste et homme politique égyptien. Cela pourrait également, jouer en sa faveur, en cas d’absence de candidat représentant officiellement, les Frères Musulmans, d’autant que lors de la Révolution de 2011, dans les jours qui ont précédé le renversement de Moubarak, Abdel Moneim Aboul Fotouh a représenté les Frères Musulmans, lors des négociations avec le vice-président, Omar Souleiman.

5 / Mourad Mowafi, ancien directeur des Renseignements Généraux, dits : « Gihaz al-Mukhabarat al-Amma », il voulait appliquer la méthode de Valdimir Poutine, à l’Egypte. Mourad Mowafi a fait sa carrière aux Services des Renseignements Généraux et il est parvenu à mettre fin, aux troubles qui ont suivi la Révolution, en Égypte. Mourad Mowafi a conclu effectivement, un accord avec une société égyptienne, de propagande pour lancer sa campagne pour la présidentielle, mais l’on considère que son seul handicap est de manquer d’expérience politique. J’en profite pour vous dire aussi, que « Gihaz al-Mukhabarat al-Amma » est l’un des trois grands piliers des renseignements, en Egypte. Les deux autres grands piliers de cette organisation étant, « Idarat al-Mukhabarat al-Harbyya wa al-Istitla » et « Gihaz Mabahith Amn al-Dawla ». 

En réalité, aucun de ces cinq candidats ne dispose de réelles chances, face au général Abdelfattah al-Sissi. N’empêche que nous sommes en présence d’une belle brochette : deux généraux (trois, si l’on y ajoute la candidature du général al-Sissi), un responsable des renseignements et deux civils considérés comme proches des Frères Musulmans. En y incluant le général Abdelfattah al-Sissi, à votre avis, de ce  sextet, pour choisir une seule tête, pour qui, va balancer le cœur des égyptiens ?